Conçu par l’IFACI, le chatbot d’intelligence artificielle des métiers du risque arrive dans une nouvelle version, qui permet aux utilisateurs d’aller encore plus loin dans leurs recherches documentaires. Il devient également un véritable assistant permettant de construire des référentiels, de rédiger des observations ou encore de préparer une mission d’audit. Jean-Loup Grosse, Responsable systèmes et organisation de l’IFACI, nous présente ces nouveautés.
GAIA, est un outil d’intelligence artificielle destiné aux adhérents de l’IFACI, désormais basé sur ChatGPT 4o. Il permet un échange en langage naturel, très simple et multilingue, spécialisé sur les métiers du risque et donc sur toutes les questions relatives à l’audit et au contrôle internes. La nouvelle version de ce « chatbot d’intelligence artificielle des métiers du risque », lancée mi-mai, et testée notamment par les participants lors de l’IFACI Challenge, apporte plusieurs nouveautés que détaille Jean-Loup Grosse, Responsable systèmes et organisations au sein de l’IFACI.
« Nous sommes partis du GAIA classique, généraliste, » explique-t-il, « nous avons amélioré l’interface, la présentation, avec la possibilité dorénavant d’obtenir des réponses plus structurées, avec les titres, des tableaux, des choses que GAIA n’était pas capable de faire auparavant. Dorénavant la réponse est streamée, c’est-à-dire qu’elle apparaît au fur et à mesure, pas après un temps d’attente devant un écran vide. C’est un petit peu plus ergonomique ».
Une meilleure précision du moteur de recherche
Second point d’amélioration : une meilleure précision du moteur de recherche dans le référencement des documents. « GAIA pointait déjà vers des documents, mais se trompait souvent sur la page, sur la zone dans laquelle se trouvait l’information. La réponse est maintenant juste et précise ».
À cet outil de recherche documentaire, qui a toujours autant d’utilité, sont associés désormais une série d’agents. « Ce sont des outils vraiment spécialisés, qui servent à faire une tâche de façon très précise », précise Jean-Loup Grosse. « L’utilisateur doit donc choisir s’il souhaite utiliser Gaia ou l’un de ces agents spécialisés, en fonction de son objectif ».
« Des réponses plus exhaustives »
Le premier agent répond aux questions posées à partir des seules Normes de l’IIA, tandis que GAIA utilise une base de 900 documents. « Avec GAIA, nous nous sommes rendu compte que la démultiplication des références aux Normes (sur les 900 documents, 500 ou 600 les citent) rendait difficile la priorisation de l’information, ce qui réduisait énormément la pertinence des réponses. Seconde spécificité de cet agent spécialisé: il a été configuré pour apporter des réponses plus précises et exhaustives. Quand GAIA produit une réponse en 3 lignes, en citant les éléments principaux, ici l’agent citera toutes les sources et produira une synthèse complète. »
Déterminer pour chaque ligne s’il existe un référentiel, un critère et aider à la rédaction
Un deuxième agent s’intéresse à l’observation d’audit. Il accompagne l’utilisateur à chaque étape de la rédaction. « Il s’agit d’abord d’un référentiel qui rappèle les composantes d’une observation et les règles de rédaction », précise Jean-Loup Grosse. L’agent s’assure que les causes, les conséquences, un plan d’action, un critère et toutes les composantes d’une observation sont bien présentes et intelligibles. En effet, au delà de vérifier la logique de l’observation, l’agent s’assure également de la clarté de la rédaction. Pour arriver à ce résultat, l’agent tire parti de la documentation de l’IIA en matière de contenu et de rédaction des observations d’audit.
Un outil qui va guider, aider à produire
Le troisième agent accompagne la construction des référentiels de matrice des risques et des contrôles. Il guide et aide l’utilisateur à les produire. « Imaginons : je dois préparer une mission d’audit et et je souhaite construire mon référentiel de contrôle interne / d’audit interne. C’est-à-dire, identifier les objectifs, les grands risques, les moyens de contrôle et les tests d’audit associé d’un processus. L’agent va m’accompagner à travers chacune des étapes de la construction. Plus j’ajoute du contexte (type d’entreprise, localisation, risques avérés…), meilleur sera le résultat. À chaque étape, l’agent s’assure que les résultats produits conviennent et amende en fonction ».
« Vous pouvez télécharger le résultat directement sous forme d’un fichier Excel »
Il va ensuite identifier, pour chaque objectif, un certain nombre de risques : défaillance d’un fournisseur, hausses des matières premières, mauvaises estimations des budgets, des consommations… Puis pour chaque risque, car c’est un outil méthodologique et complet, il va identifier 2 ou 3 niveaux de contrôle. Donc, si un objectif engendre 3 à 4 risques, l’agent va proposer en tout une douzaine d’éléments différents. « Il peut alors générer un programme de travail pour auditer chacun de ces 12 éléments, » ajoute Jean-Loup Grosse.
« Petite fonctionnalité bonus de cet agent : vous pouvez télécharger le résultat sous forme d’un fichier Excel. Une aide qui va générer un gain de temps important et permettre à l’auditeur de mieux préparer sa mission, de façon plus approfondie, plus précise, d’avoir des questions à poser sans doute plus pertinentes ».
Les requêtes sur le chatbot se font en toute confidentialité
Le quatrième agent déployé dans cette nouvelle version a pour objectif d’aider à produire du contenu sur l’audit. Par exemple, rédiger un article sur un thème spécifique ou un ensemble de thèmes, qui pourra ensuite être utilisé en communication interne ou sur les réseaux sociaux, par exemple. « Tous les adhérents de l’IFACI, à un moment ou à un autre, ont à présenter ce que fait l’audit, par exemple. Mais cet agent peut aussi aider à produire des programmes de formation, par exemple ».
Autant de nouveautés que les adhérents peuvent découvrir dès maintenant, depuis la page dédiée. Les requêtes sur le chatbot d’intelligence artificielle se font par ailleurs, point essentiel, en toute confidentialité, puisque l’utilisateur n’est pas connu du moteur d’intelligence artificiel (anonymisation) et que les conditions d’exploitation du moteur excluent explicitement l’utilisation des données échangées par l’éditeur.