Responsable de la gestion des risques au sein du groupe Gecina, Delia Poustay a remporté l’édition 2025 du Prix Étudiant IFACI* pour son mémoire réalisé dans le cadre de l’Executive MBA Management, Risques et Contrôle de l’Université Paris Dauphine-PSL : « La CSRD, transparence et durabilité : le rôle clé des fonctions risques entre objectifs et défis ».
Pouvez-vous nous parler un peu de vous et de votre parcours ?
Delia Poustay : Après un parcours en contrôle de gestion, commencé chez Gecina il y a près de 25 ans, j’ai rejoint, depuis une quinzaine d’années, la direction audit interne et risques du groupe. Aujourd’hui, je suis responsable de la gestion des risques, et plus particulièrement du contrôle interne et de la mise à jour de la cartographie des risques.
Pourquoi avoir intégré le cycle MBA Management, Risques et Contrôle de l’Université Paris Dauphine-PSL ?
D.P. : C’était un projet que j’avais depuis plusieurs années, et qui s’est concrétisé il y a 2-3 ans grâce à mon directeur de transition de l’époque. Il m’a permis de croire en moi et m’a encouragée à me lancer dans ce nouveau défi, au travers de cet Executive MBA. C’était un véritable challenge : suivre un MBA, à 47 ans, tout en assurant ma vie de famille avec trois adolescents et tout en continuant d’assurer mes responsabilités professionnelles particulièrement prenantes. Étant toujours très investie dans ce que j’entreprends, cette période a été très intense, mais en même temps tellement enrichissante. Si demain vous me demandiez si je serais prête à recommencer, je répondrais « oui », sans la moindre hésitation.
Comment avez-vous choisi ce sujet de mémoire ?
D.P. : Cela s’est fait à la suite de nombreux échanges, en interne au sein de mon entreprise, mais aussi avec les professeurs et les intervenants du MBA et des professionnels du secteur. Le point de départ a été mon fort intérêt pour les sujets de conformité. J’ai eu l’opportunité de travailler à la mise en place, au sein de Gecina, des dispositifs de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme ou encore sur la loi Sapin II, des sujets qui m’ont passionnée.
Lorsque la nouvelle directive CSRD a commencé à faire parler d’elle, j’ai saisi l’opportunité de traiter un sujet différent, innovant, impactant, notamment, sur le plan de la gouvernance d’entreprise et en lien avec un enjeu qui nous concerne tous : la préservation de la planète.
Ce choix de sujet a nécessité une réflexion approfondie, structurée en plusieurs étapes, avec un premier travail de documentation approfondi puis des échanges très pertinents, notamment avec des experts. J’ai eu, par exemple, l’occasion de rencontrer le directeur ESG, Innovation et Gouvernance de l’Unité Investissements d’Allianz France.
« Ce que j’ai le plus apprécié, c’est le partage de connaissances et d’expériences »
Quelle a été votre approche du sujet ?
D.P. : Le sujet m’est apparu aussi comme une opportunité de faire le lien entre mes compétences et les enjeux actuels de durabilité.
Ma formation a été financée en partie par Gecina, et je tenais à ce que mon mémoire apporte une valeur ajoutée à l’entreprise au travers de la thématique choisie. En tant que responsable de la gestion des risques, j’ai naturellement orienté mes recherches vers mon domaine de compétences et donc sur le rôle clé des fonctions risques dans le cadre de cette préparation et de cette mise en application. Mes lectures, les webinaires et conférences suivis m’ont confortée dans cette direction.
Même si l’audit interne est mentionné dans le mémoire, j’ai souhaité me concentrer sur les fonctions risques, là où mon expertise s’est renforcée grâce au MBA.
Quels ont été les principaux retours du jury sur votre travail ?
D.P. : Les premiers retours que j’ai obtenus ont été très positifs. La problématique choisie, les bonnes pratiques proposées, les recommandations formulées, la solidité de mes recherches ainsi que les exemples concrets issus de mon expérience professionnelle ont été particulièrement appréciés.
Que vous apporte aujourd’hui ce prix, mais aussi le parcours MBA que vous avez suivi ?
D.P. : Beaucoup m’ont demandé si j’étais fière de ce prix. Je ne sais pas si c’est le terme exact, en tout cas j’en suis très heureuse, bien-sûr. C’est une très belle reconnaissance, après des mois de travail intense.
C’est vrai qu’à mon âge, je n’ai pas un profil « classique » d’étudiante, mais c’est aussi une manière de montrer que l’on peut continuer à se former, évoluer et contribuer utilement.
Mais il y a, tout de même, une certaine fierté à voir ces longs mois de travail reconnus et appréciés, et j’espère que ce travail sera utile.
J’ai, d’ailleurs, eu l’honneur que mon mémoire soit lu par une directrice d’audit interne, qui était en cours de mise en œuvre de la CSRD et qui m’a confié qu’elle souhaiterait que les professionnels des risques et d’audit interne aient autant d’appétence pour ce sujet. J’espère que mon travail pourra non seulement apporter des pistes concrètes, mais aussi une dynamique positive.
Et le MBA ?
D.P. : Le MBA représentait, avant tout, un défi personnel. Je n’en attendais pas nécessairement une promotion ou une évolution professionnelle immédiate, car j’ai déjà acquis une solide expérience au sein de mon entreprise et particulièrement au sein de la direction dans laquelle j’évolue.
Ce que j’en retiens avant tout, c’est la richesse des échanges, le partage de connaissances et d’expériences avec l’ensemble de la promotion et des intervenants, dont je tiens à souligner la qualité. J’ai pu renforcer mon savoir qui vient aujourd’hui consolider mon savoir-faire notamment en matière de management.
Mais le plus marquant reste l’aspect humain de cette belle aventure : les rencontres, les liens tissés avec les autres membres de la promotion venus d’horizons professionnels et géographiques très divers. C’est vraiment une très belle expérience que je recommande vivement.
Le Prix Étudiant IFACI
Le prix a pour but de promouvoir les travaux sur les risques les plus importants concernant la conformité, la cybersécurité, l’ESG, la digitalisation… Et les nouveaux enjeux stratégiques et de gouvernance pour les organisations, comme les contributions de la gestion des risques, de l’audit et du contrôle internes. Il est ouvert aux étudiants ayant présenté un mémoire dans une université ou une grande école française et ayant obtenu la note minimale de 14/20.
En 2025, le jury 2025 était composé de Marie Paulus, Présidente, Fabienne ORIOT, Loïc Le Roy, Olivier DE LA VILLARMOIS, Nicolas Vandevyver, Lydie Gérard, Philippe Mocquard et Thierry Peltier.
Le mémoire qui remporte le prix est largement diffusé par l’IFACI auprès de la communauté des professionnels du risque.
Les derniers mémoires primés portaient sur « L’élargissement du périmètre de l’audit interne au développement durable » (2024), « La gestion des risques en habitat partagé » (2023), « La Cybersécurité » (2021) et « Les risques émergents » (2020).
Pour en savoir plus, rendez-vous sur https://www.ifaci.com/prix-decernes/